Ça faisait un moment que je cherchais à vivre une micro-aventure familiale en Normandie, alliant nature, dépaysement et dépassement de soi, tout en étant accessible avec un jeune enfant. C’est ainsi que j’ai découvert la Véloscénie, l’itinéraire cyclable reliant Paris au Mont-Saint-Michel via Alençon. L’idée de rejoindre ce site emblématique à vélo me plaisait bien.
Convaincre le papa, Jérôme, et Rose, notre petite exploratrice de trois ans n’a pas été difficile. L’idée d’un premier périple familial à vélo, sur une voie verte sécurisée et bucolique, partant de chez nous pour rallier l’un des joyaux de la Normandie, semblait tout simplement parfaite.
Dans cet article, je vous raconte notre expérience, nos préparatifs, les défis rencontrés avec un enfant en bas âge et, bien sûr, les moments magiques qui ont jalonné ce petit périple de 3 jours. Prêt à pédaler avec nous sur la route qui mène au Mont-Saint-Michel ? Suivez le guide !
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Qu’est-ce que la Véloscénie ?
La véloscénie est un itinéraire cyclable de 450 km qui relie Paris au Mont-Saint-Michel.
Elle est composée d’une succession de pistes aménagées, de petites routes, de voies vertes et de chemins forestiers. L’itinéraire mène à travers les jolis paysages du Perche, de la Vallée de l’Eure et du Bocage Normand, avant d’atteindre la mer et la baie du Mont-Saint-Michel.
Le circuit permet aussi de découvrir des sites et monuments historiques de renommées. Le château de Versaille, le château de Carrouge, la cathédrale de Chartes, ou encore Alençon et son musée de la dentelle en font partie.
Parcourir la Véloscénie est une façon originale de découvrir les paysages, la culture et l’histoire de France tout en prenant son temps. C’est un itinéraire qui convient à tout le monde : les familles, les débutants et les initiés y trouveront leur compte, à leur rythme.
Les étapes de la Véloscénie d’Alençon au Mont-Saint-Michel
La Véloscénie débute à Paris, mais on peut la prendre en cours de route. Nous avons profité de notre séjour à Alençon (à cette période nous vivions encore au Québec) pour en faire notre point de départ.
🚲 Jour 1 : Alençon / Bagnoles de l’Orne (51 km)
Départ en fin de matinée. On traverse Alençon pour rejoindre la voie verte qui débute à Damigny.
Il s’agit d’une ancienne voie de chemin de fer qui a été aménagée pour les cyclistes et les randonneurs. C’est donc ultra sécurisé puisqu’on ne peut croiser aucune voiture. Le terrain est plat et en sable compacté, c’est donc très agréable de rouler dessus.
Les premiers kilomètres de rodage furent chaotiques. En l’espace de 500 mètres, on s’est arrêtés 5 fois pour que Rose puisse tester le chariot, puis faire de la draisienne, courir un peu, boire, manger etc.
Il est 11h45; on a fait 800 mètres en 40 minutes et on a 50 km à faire aujourd’hui. On se demande si on a pas été un peu ambitieux ! Finalement, elle a fait de la draisienne un bon bout de temps avec nous avant de se poser dans le chariot avec ses jouets jusqu’à Pré-en-Pail, où nous avons pique-niqué.
On est vraiment chanceux, la météo est parfaite pour rouler. On traverse de beaux espaces préservés comme la vallée du Sarthon et la réserve naturelle du Mont des Avaloirs qui, du haut de ses 416 mètres, fait partie de notre paysage sur plusieurs kilomètres. On redécouvre notre campagne normande, ses odeurs, les fleurs sauvages, les vaches dans les prés. On est chez nous, mais après 12 ans de vie nord-américaine, on est autant dépaysés qu’enchantés.
18h30 : Arrivée à Bagnoles-de-l’Orne.
Au-delà de ses termes qui font sa réputation, c’est une destination très agréable à découvrir en famille. On se promène un peu dans la ville avant de rejoindre le gîte où nous passerons notre première nuit.
On est accueillis très chaleureusement par nos hôtes et on passe la soirée dans l’immense jardin à câliner l’âne et la jument, avant de filer dans notre charmante chambre pour une bonne nuit de sommeil.
🚲 Jour 2 : Bagnole de l’Orne / La Gerbeaudière (60 km)
Ce matin, on prend notre temps, le lieu est d’un calme et d’une beauté ressourçante. Le petit-déjeuner est gargantuesque, servi dans une salle superbement décorée. Nos hôtes, adorables, nous partagent l’histoire du lieu et leur goût pour la décoration d’intérieur. La bâtisse, qui date de 1779 était une ancienne prison. Difficile à croire vu le lieu enchanteur que c’est devenu.
11h : Décidément, c’est notre heure. On se fait violence pour quitter ce petit havre de paix. C’est donc les fesses un peu engourdies qu’on enfourche nos vélos, motivés comme jamais.
La première partie de la journée est vraiment chouette, on roule pendant plusieurs kilomètres en lisière de la forêt des andaines. Ça grimpe pas mal alors on se gâte et on met le “speed3” de notre vélo électrique. On pédale un peu plus fort mais on a l’impression que quelque chose nous pousse pour nous aider à franchir les côtes. C’est bien la première fois que je monte une pente raide à vélo avec un sourire accroché aux lèvres.
On embarque ensuite sur un chemin forestier, qui donnera l’occasion à Rose de nous suivre sur plusieurs kilomètres avec sa draisienne. On est seuls, entourés de grands pins, ça sent bon la forêt, on prend notre temps et on fait un arrêt pour jouer un peu tous les 3.
13h15 : Arrivée à Domfront, une petite cité de caractère comme on les aime, avec un riche patrimoine. On se pose sur la terrasse de l’unique restaurant ouvert de la ville et on fait le point sur ces dernières 24h. Nous sommes tous les 3 enchantés de l’expérience que nous sommes en train de vivre.
C’est le ventre bien rond qu’on traverse Domfront pour reprendre la voie verte. À un carrefour, on découvre un panneau indiquant la Vélo Francette, qui relie Caen à La Rochelle. Gardons ça dans un coin de notre tête pour plus tard…
Les paysages se succèdent mais ne se ressemblent pas : forêts, vallons, pâturages… on en prend plein les yeux et, honnêtement, on est surpris. On avait un peu peur de trouver l’itinéraire de la Véloscénie monotone, mais ça n’a pas du tout été le cas.
En fin d’après-midi, on quitte la voie verte au niveau de Barenton, car nous n’avions pas trouvé d’hébergement sur notre itinéraire. On roule sur des petites routes de campagne désertiques pour rejoindre notre gîte. Bucolique à souhait.
🚲 Jour 3 : La Gerbaudière / Le Mont-Saint-Michel (51 km)
Troisième et dernière journée du périple. Le Mont-Saint-Michel, l’étape ultime de notre escapade à vélo, n’est plus très loin. L’excitation et le bonheur de repartir sur les petites routes de Normandie se lisent sur nos visages.
9h30 : On se trouve bien matinaux et on est fiers de nous… sauf qu’on se perd en essayant de rejoindre la voie verte. On a cru bon prendre un raccourci en consultant Google Maps à la va-vite ce matin, pour finalement atterrir dans un immense champ de poiriers.
On finit par retrouver notre chemin, direction Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Rose s’endort assez rapidement, alors on en profite pour bien avancer. Grâce à l’assistance électrique de nos vélos, on maintient une vitesse moyenne de 25 km/h. À son réveil, elle nous réclame de courir un peu et de faire de la draisienne. Elle nous suit donc, à pied ou en vélo, sur la voie verte qui mène à Pontaubault, où nous nous arrêterons pour manger.
L’air salin se fait sentir. Après la pause du midi, le paysage change pour laisser place au prés salés. Tantôt sur piste cyclable, tantôt sur route partagée, on se retrouve à pédaler dans un environnement magnifique.
Au détour d’un virage, il est là. Il est encore loin et paraît tout petit, mais c’est bien le Mont-Saint-Michel qui se dresse devant nous. Cri de joie pour tous les 3, même si on le voit à peine, la satisfaction d’être arrivé à lui à grands coups de pédale avec notre bout d’chou de 3 ans est immense.
Les derniers kilomètres se font avec une vue magnifique sur la cité médiévale, la plus belle et emblématique du monde.
Nous avons eu la chance d’avoir un ami photographe, en reportage dans la région, qui nous attendait au pied du Mont-Saint-Michel pour immortaliser ce moment. La traversée des prés salés, entourés de moutons, a été une conclusion magnifique à notre périple de trois jours.
Depuis 2020, la circulation à vélo sur la passerelle qui mène au pied du Mont-Saint-Michel est autorisée. Il est possible de stationner les vélos dans la cour des Fanils, située juste à côté de la porte d’entrée principale.
Et voilà, nous y sommes arrivés ! Nous avons déambulé dans les petites ruelles du Mont-Saint-Michel avant de reprendre la route vers Alençon, les yeux pleins d’étoiles et des souvenirs plein la tête.
Organiser sa virée sur la Véloscénie
Location de vélo à assistance électrique pour parcourir la Véloscénie.
Nos vélos étant de l’autre côté de l’Atlantique, nous avions opté pour la location. Nous nous sommes dirigés vers le magasin de location de vélos à Alençon, Au Gré du Cycle (le magasin a déménagé et s’est transformé en Mondo Vélo).
Initialement, nous n’avions pas pensé à louer des vélos électriques, mais nous avons vite été séduits lorsque le vendeur nous a énuméré les avantages de ces vélos…
Non seulement cela faisait un petit moment que nous n’avions pas fait autant de vélo (en fait, nous n’en avions jamais fait autant), mais en plus, il fallait tirer le chariot (avec Rose dedans).
Comme nous voulions que cette première expérience à vélo en famille soit agréable pour tout le monde, nous avons opté pour le confort qu’offre l’utilisation de vélos à assistance électrique.
Ce fut pour nous une véritable découverte, et nous n’avons pas une seule seconde regretté d’avoir choisi cette formule. Les journées étaient donc moins longues pour Rose qui, de nature très active, allait quand même devoir passer pas mal de temps dans son siège ou son chariot.
Équipement pour enfant :
La petite crainte que nous avions en partant pour des journées complètes à vélo, c’était que cela soit ennuyeux pour Rose.
On a donc mis toutes les chances de notre côté en prévoyant plusieurs alternatives :
- Le chariot pour qu’elle soit abritée en cas de pluie et qu’elle puisse s’amuser avec ses jouets, colorier, écouter sa boîte à histoire, faire la sieste confortablement, etc.
- Le siège bébé en arrière du vélo, pour qu’elle puisse profiter du paysage à notre hauteur et qu’on puisse lui parler facilement.
- Sa draisienne pour qu’elle se dépense et qu’elle participe à sa manière à notre périple en vélo en famille. La draisienne était attachée avec une sangle sur le dessus du chariot quand elle ne servait pas.
Au final, les trois nous ont vraiment été utiles, et si c’était à refaire, nous reprendrions exactement le même équipement.
Où dormir sur la Véloscénie ?
Pour cette première virée en vélo en famille, on a opté pour le confort des gîtes. Sans regret, car franchement c’était parfait.
Nuit 1 : La grange Bagnolaise
📍Adresse : 9, allée de La Veschère, 61140 Bagnoles-de-l’Orne
Nuit 2 : Chambres et Table d’hôtes La Gerbaudiere :
📍Adresse : La Gerbaudière, 50140 Notre-Dame-du-Touchet
Infos pratiques :
- Plusieurs gares se trouvent le long du parcours ce qui vous permet de débuter votre itinéraire à vélo à différents points. Un ami est venu nous chercher au Mont-Saint-Michel avec une remorque et nous a ramené à Alençon le soir de notre 3e jour. Si personne n’est là pour vous faire la navette, notez qu’il y a une gare à Pontorson ou Avranche qui sont accessibles par des voies vertes ou des routes balisées.
- Vous pouvez télécharger les tracés de l’itinéraire de la Véloscénie avant de partir. Nous avons découvert cette astuce après l’aventure. Ça n’a pas été un problème puisque les panneaux d’indication sont très clairs tout au long du parcours. Ça peut tout de même être pratique pour vous repérer si vous quittez le tracé pour vous rendre à un hébergement, ou si vous visitez une ville par exemple.
- Il existe des séjours organisés par des agences spécialisées dans le voyage à vélo. Si jamais vous ne voulez vous occuper de rien et ne pas porter vos bagages, c’est une option à considérer.
Voilà ! Quel bonheur de me replonger dans ces beaux souvenirs. J’espère que cela vous a donné envie de vivre une aventure semblable à la nôtre, que ce soit sur la Véloscénie ou sur une autre voie verte !